Après un voyage sans histoires (14h de bus quand même), j'arrive à Puerto Natales, ville de base pour atteindre le parc national numéro 1 au Chili, Torres del Paine où je compte faire le fameux trek W (rien à voir avec Georges, c'est dû à la forme du chemin). Etant arrivé à 10h du soir, je n'ai pas le temps de faire des courses de bouffe avant le départ de l'unique bus pour le parc le lendemain matin à 7h30. Je passe donc une journée à Puerto Natales, petite ville où il n'y a pas grand chose à faire. Le lendemain donc, je pars pour le parc situé à 2h de bus de Puerto Natales. Je choisis de commencer le trek W à l'ouest et de marcher vers l'est. Pour ne pas payer 30$ de bateau (pour 30 minutes de traversée), j'ai droit à 18 km de rab à pied pour bien commencer l'après-midi. Au début, je croise un gars qui va en sens inverse et me souhaite "good luck". J'ai vite compris pourquoi. Les 7 premiers kilomètres, c'est de la plaine archi monotone avec un vent de face à décorner un lama (d'ailleurs ...). Du coup, je marche penché en avant avec les mains dans le dos pour minimiser la prise au vent. Un aperçu de ce chemin magnifique.
La suite du chemin est plus agréable, sentier sinueux, à moitié dans la forêt, avec vue sur le lac. Je fais une pause pique nique près du lac où je reçois la visite d'une pastourette des Andes.
Après 6h de marche, j'arrive au refuge au bord du glacier Grey.
Après une bonne nuit de
sommeil, je me réserve un bon programme pour le lendemain. D'après la
carte, ça fait 14h de marche. Du coup, réveil aux aurores pour partir à
6h30 ... euh en fait plutôt 8h40 (panne de réveil ;-). Le chemin est
très sympa, j'ai maintenant le vent dans le dos (c'est déjà ça) et
j'avance bien. Je remonte la vallée Frances qui avec un nom pareil ne
peut qu'être magnifique. La vue sur les Torres est splendide, pas
dégueu non ?
Je redescends ensuite
au refuge Los Cuernos, les paysages sont comme d'habitude magnifiques,
le soleil, les montagnes, le lac, le silence, tout concourt à donner à
ce lieu un charme fou. J'arrive finalement au refuge après 9h de
marche, un peu fatigué quand même. L'endroit est féérique, refuge en
bois au bord du lac, avec vue sur les montagnes, les condors qui
planent haut dans le ciel, le soleil en terrasse, un régal.
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Le lendemain, j'attaque
la dernière branche du W avec un programme encore bien chargé. La carte
m'annonce 12h de marche, le seul souci étant que j'aimerais bien
prendre le bus à 13h30 pour rentrer à Puerto Natales. Du coup, je pars
encore aux aurores (enfin 8h, c'est déjà mieux). Le premier tronçon de
14 km est avalé rapidement. J'arrive au refuge Chileno à partir duquel
je dois faire un aller-retour pour aller jusqu'au mirador. Avec une
estimation de 30 minutes pour aller au bus depuis le refuge, j'ai plus
ou moins 2h pour faire ce que la carte annonce faisable en 5h, c'est
serré mais ça reste jouable. Comme je sais que je vais repasser par là,
je dépose mon sac au refuge et pars en courant avec juste mon quart
histoire de pouvoir boire facilement dans les ruisseaux. A part la fin
de la montée franchement raide où je marche, je me régale à courir dans
la forêt, le chemin se prête vraiment à la pratique du trail même si je
suis encore loin d'être en forme. J'arrive au mirador en 1h, la vue sur
les Torres est exceptionnelle. Les photos ne rendent pas justice à la
beauté du lieu.
Je redescends rapidement
au refuge (au final 1h40 de course). J'ai donc quasiment 1h pour
arriver au bus, ça devrait le faire. J'attaque la descente et me rends
compte que j'ai carrément sous-estimé le temps nécessaire pour
descendre. Du coup, je force le pas, c'est dur mais j'arrive à l'arrêt
de bus à 13h27. Seul souci, pas de bus en vue, ça ne sent pas trop bon
tout ça. Je pars aux renseignements et apprends que le bus ne part pas
à 13h30 mais à 14h, tout bon, je suis arrivé à temps. J'arrive à Puerto
Natales dans la soirée et réserve mon bus pour revenir en Argentine à
El Calafate le lendemain.
Au final, un trek de 3 jours exceptionnel, les paysages sont fabuleux.
J'ai eu beaucoup de chance avec le temps, 2 jours de grand soleil en
cette saison, c'est très rare. En plus, comme on était hors-saison, il
n'y avait pas trop de monde et il était facile de dormir dans les
refuges (hors de prix au passage, d'où mon passage en mode éclair, et
aussi parce que c'est fun de courir). Sans aucune hésitation, mon plus
beau trek depuis le début de mon voyage.