mercredi 22 janvier 2014

Bali

La vie réserve parfois bien des surprises et mon séjour à Bali en fût assurément une belle. Si 3 semaines avant de décoller pour ce coin de paradis, on m’avait dit que j’allais y partir en vacances dans moins d’un mois, je n’y aurais pas cru et pourtant … Tout avait mal commencé. L’idée de base était de partir en Egypte pour faire un stage d’apnée d’une semaine à l’automne. Malheureusement, ce pays traverse une période pour le moins troublée et par conséquent, on apprend le 08 octobre que le stage est annulé pour des raisons de sécurité. Du coup, je me fais une raison et me dit que ça attendra l’année prochaine. Une fois n’est pas coutume, je me trompais. Jenna, qui ne lâche rien, demande à une amie apnéiste basée en Egypte s’il est possible de venir passer une semaine et prendre des cours avec elle. Malheureusement elle n’est pas disponible car elle part pour un rassemblement d’apnéistes, le One Breath Jamboree, qui se déroule, je vous l’donne Emile, à Bali et coup de bol il reste même de la place. Nous sommes le 10 octobre, l’événement commence le 26 … et si on allait à Bali dans 15 jours ? Comme il parait qu’on ne vit qu’une fois, le projet est validé assez rapidement. Ne reste plus qu’à s’organiser un minimum : congés validés (merci patron), billets d’avion achetés (merci Mamie), hébergement géré (merci Vincent), inscriptions validées (merci Papa et Maman), même le parking à l’aéroport est réservé (et heureusement).


Nous sommes le 24 octobre, il est 16h20 (oui je sais j’abuse du présent de narration, en guise de punition, j’écouterai le double album Live de Lorie en boucle pendant 5 heures, ça me fera une bonne préparation mentale par la même occasion ;-) Arrêtez de m’interrompre sinon on ne va jamais y arriver, déjà qu’on est pas encore parti. Je disais donc, il est 16h20, nous sommes à Wavre, chef-lieu de la province du Brabant wallon et l’embarquement débute à 20h à Amsterdam. Je vous la fais courte (ce n’est pas mon genre de parler des heures pour ne rien dire) mais à cause des bouchons à Bruxelles, Anvers, Breda, Rotterdam, Stockholm et Valparaiso, demi-tour Jenna, on est allé trop loin … enfin bref, on rame pas mal dans les bouchons, l’idée de rater l’avion se fait de plus en plus présente dans nos esprits (vous me connaissez, ce n’est pas mon genre de rater des avions … on me souffle dans l’oreillette que j’en aurais raté 6 sur les 2 dernières années, pure calomnie si vous voulez mon avis, et même si vous ne le voulez pas, je vous le donne quand même, c’est quand même mon blog) … enfin bref, gros stress (ou pas car l’apnéiste pratique le yoga et sait gérer son stress … ou pas en fait) mais on arrive Juste Leblanc (ah bon il a pas de prénom), enfin je voulais dire « juste à temps ». On est tellement large qu’on s’autorise une pause gastronomique en ce haut-lieu de la haute cuisine néerlandaise (oui je sais, ça fait deux fois « chacal »), j’ai nommé le Burger King. A peine le temps de terminer leur spécialité à base de steak délicatement cuit au feu de bois, salade assaisonnée avec amour, fromage des alpages affiné en fût de chêne qu’il est temps d’embarquer, direction Denpasar après une escale à Singapour. Peu avant l’atterrissage à Singapour, je fais la découverte par l’intermédiaire de Jenna, du bouton juste à droite de mon écran qui permet de régler la luminosité de celui-ci, je me disais bien que les couleurs des quatre films que j’ai regardés me paraissaient un tantinet sombres.
Nous arrivons finalement à Denpasar après 22 heures de voyage. Plus que 3 heures de trajet jusqu’à Amed en compagnie de Kim Seng, un apnéiste malaisien fort sympathique. Première révélation, la nuit à Bali, il fait nuit comme chez nous, circulez, ya rien à voir. Nous arrivons enfin à l’hôtel, notre chambre est prête, on va pouvoir se reposer un peu. Je crois qu'on sera bien là.

Chaque jour le programme est assez chargé et ça commence tous les jours par un réveil à 6h (on prendra des vacances pour se remettre des vacances).
Yoga
Soyons honnêtes, le premier jour, j’ai eu un peu de mal à me lever à 6h du matin pour aller au yoga mais après la première séance, j’étais conquis. L’endroit est plus que propice, au bord de la mer avec le bruit du vent et des galets qui roulent, le soleil qui se lève (et avant qu’il ne fasse 35° à l’ombre). J'arrive même par moment à sentir l'odeur de l'encens  Nous aurons droit à deux profs :les deux premiers jours, ce sera Kate Middleton, non pas celle que vous pensez, celle-ci est néo-zélandaise et championne d’apnée à ses heures perdues. Ensuite ce sera au tour de la multiple recordwoman du monde Sara Campbell de prendre le relais pour des séances parfois très musclées qui nous laisseront complètement à plat. Et sinon ça va Sana ? (attention blague pour pratiquants de yoga).

On a même la chance d’être accompagné par Chi, harpiste qui nous fait l’honneur de sa musique live à plusieurs reprises.

Apnée
 
Il y a un entrainement d’apnée par jour, programmé soit le matin, soit l’après-midi. Je fais forte impression lors du premier entrainement avec une profondeur annoncée à -10 mètres quand les autres annoncent allègrement 30m, 40, 50, voire 60m. J’atteins péniblement les 8 mètres le premier jour, ya du boulot mais je sens que ma technique de compensation se fait de mieux de mieux. Le 4e jour, Oli mon instructeur me propose de tester une descente les yeux fermés avec juste un pince-nez à la place du masque. Je me lance.

Je me sens beaucoup plus à l’aise qu’avec le masque et le résultat ne se fait pas attendre, j’atteins 12m. Les sensations sont absolument géniales, c’est le pied, c’est difficile à décrire avec des mots mais c’est vraiment top. La veille du dernier jour d’entrainement, Julia, une des instructrices me promet que demain je passerai la barre des 20m. Le lendemain, je fais tout l’entrainement avec Oli et reste bloqué à 18m. Je garde néanmoins la dernière plongée pour Julia. Dès le départ, je m’emmêle les pieds avec la corde et du coup, je bloque de nouveau à 18m. Julia me convaincs d’en faire une autre. Je prends le temps de bien respirer, bien me détendre et c’est parti. Cette fois, aucun souci, les oreilles passent toutes seules, je ne fais que descendre et descendre. Je sens bien que je suis allé plus profond que d’habitude et du coup, mon mental se remet en marche et je commence à stresser, à avoir peur. Conséquence immédiate du stress : je ne sais plus compenser. Ce n’est pas bien grave vu que j’ai une furieuse envie de remonter. Malgré le stress, je m’efforce de garder des mouvements fluides et de ne pas accélérer. La surface arrive enfin, je reprends ma respiration pendant que Julia m’annonce la profondeur : 25 mètres !!!!


Je crois que Julia est aussi contente que moi de cette perf', c'est d'ailleurs quelque chose que j'ai noté pendant cette semaine et ce, même durant la compétition, tout le monde s'encourage et est heureux des perfs de l'autre, il y avait vraiment une très belle ambiance.

 
J’ai du mal à y croire, moi qui étais bloqué à 8 mètres en début de semaine, je suis super content. Julia avait raison, on a atteint les 20 mètres et comme il faut. Sur le bateau qui nous ramène, j’ai une banane jusqu’aux oreilles (et quelques coups de soleil aussi).
 

La semaine se termine en beauté niveau apnée, j’ai triplé ma profondeur maximale, je maitrise beaucoup mieux les techniques de compensation mais je dois encore travailler sur la peur qui m’étreint dès que j’atteins une certaine profondeur. Les 3 derniers jours, une compétition est organisée pour ceux qui veulent. Comme vous vous en doutez, je n’y participe pas. Par contre, Jenna y démontre ses qualités en terminant brillamment 2e du classement général avec deux plongées à 40 mètres en free immersion et poids constant (pour des explications sur les différentes disciplines de l’apnée, c’est par ici).

Je crois qu'elle est contente.

Le 5e jour, tous les apnéistes se retrouvent dans l’eau pour une petite photo de groupe 

Vous avez peut-être l’impression que ça ne ressemble à rien, que ça n’a pas été réfléchi et répété dans les moindres détails ... et vous avez raison, c’était juste du grand n’importe quoi. J’ai dit « on reste groupir ».


Quelques photos magnifiques du paparazzi australien Julia Wheeler.


 

Présentations et workshops

Le reste de la journée, on a droit à des présentations ou des ateliers qui retracent la vie des paysans-chevaliers de l'an 1000 au lac de Paladru : compensation en grande profondeur, méditation, apnée statique, hydrodynamicité, j’en passe et des Hermann. Lors de sa présentation, Chris Saenz de Santamaria, une championne australienne, nous montre des images et des vidéos absolument splendides de ses apnées avec son mari Eusebio au Mexique, au Honduras et à Hawaii (j’ai noté tous les noms de lieux, je sais où aller pour nager avec les dauphins). Je vous mets ci-dessous une de leurs photos les plus connues, prise au Mexique (plus de photos du Mexique ici).


Attention moment philosophique: lors de sa présentation, Richard Wonka nous pose cette excellente question: si on peut choisir de ne pas respirer, de se passer d'un besoin aussi vital que la respiration, que peut-on choisir de faire ou de ne pas faire dans sa vie ? Je vous laisse méditer, vous avez 4 heures.

Récupération

Faut bien avouer que ce sont des vacances quand même assez sportives, du coup, on se refuse pas un petit massage à l’huile en bord de mer de temps en temps, surtout qu’à 7€ de l’heure (6€70 me corrige Jenna), ça serait dommage de se priver. On profite en général des présentations pour se restaurer parce que bon, c’est pas tout ça mais on a quand même un peu faim des fois, la méditation ça ne nourrit pas son homme (pas moi en tout cas). L'ambiance pendant les repas est vraiment top, tout le monde se mélange, on discute avec des champions ou des inconnus (qui ne le restent pas longtemps) et ça parait naturel, tout le monde est juste là pour passer un bon moment sans se prendre la tête. Une mention spéciale pour les banana pancakes et le Nasi Goreng (riz frit avec du poulet, des légumes et une sauce aux kawètes).

Tourisme 

Et oui, avec un programme aussi chargé, on n’a pas beaucoup de temps pour visiter mais comme dirait la désargentée lucette « c’est l’jeu ». Je vous mets quand même une photo des rizières que l’on voit tous les jours pendant les 20 minutes de scooter pour aller de l’hôtel à là où nous allons.



Peu avant notre départ, une grande fête religieuse se prépare et on peut voir des offrandes déposées par les balinais un peu partout.
 
On se garde quand même le dernier jour pour faire un peu de tourisme. Sur les conseils de notre chauffeur, nous nous rendons à Uluwatu, un temple en haut d’une falaise. Autant l’emplacement est grandiose, autant je trouve le site très mal entretenu et assez décevant.
 


Après ça, nous partons nous promener en bord de mer avant de déguster un homard (c’est bon ces grosses crevettes) accompagné d'autres poissons et d'une noix de coco.
 

Le retour se passe sans souci avec quand même un léger choc climatique, on passe de 35° grand soleil à 8° sous l'orage, welcome back !!! Deux bonnes surprises coup sur coup:
1/ J'ai laissé la vitre passager complètement ouverte toute la semaine avec le pc portable du boulot dans le coffre. Tout va bien, il est encore là, l'eau qui est tombé à verse pendant la semaine est là aussi. Et oui, ce n'était pas un parking couvert.
2/ J'avais coupé le courant avant de partir et il semblerait que le congélateur soit un poil moins efficace sans électricité.


C'est dommage, j'aime bien le camping moi ;-)
Au final, un séjour magnifique avec de superbes rencontres et de très bons moments. J'ai clairement envie d'y retourner pour faire de l'apnée évidemment et aussi pour prendre le temps de découvrir un peu l'île.