mardi 9 juillet 2019

UT4M, Embrunman et autres joyeusetés

2018 aura été une année plutôt bien remplie avec notamment une réorientation professionnelle, une petite mission MSF en Centrafrique et le début de la construction de ma tiny house. Avec tout ça, j'ai quand même trouvé le temps de faire "un peu" de sport. Retour sur les nombreuses courses qui auront émaillé 2018. Pour les fainéants qui n'ont pas envie de tout lire, la photo ci-dessous résume tout.


Marathon d’Anvers le 22 avril (42 km, 3h24’52)

Histoire de me tester en début de saison, je m’inscris au marathon d’Anvers. Comme d’habitude, aucune préparation spécifique pour cette distance. Le parcours est facile, 42 kilomètres (comme souvent sur un marathon) pour un dénivelé quasiment nul, autant dire que c’est roulant. Au départ, je me cale avec les meneurs d’allure 3h30 et je suis le rythme facilement. Vers le 30e kilomètre, je décide d’accélérer pour me donner une chance d’atteindre mon objectif : passer sous les 3h27. La fin de course se passe sans souci et je termine tranquillement en 3h24’52 (4’48 min/km de moyenne), nouveau record sur la distance. Tout va bien, les jambes sont là.


20 km de Bruxelles le 27 mai (20 km, 2h02'28) 

Un grand classique sur route de début de saison: les 20 kilomètres de Bruxelles. Cette année, je décide de les courir au profit de MSF. Grâce à la générosité de mes nombreux donateurs, 490€ sont récoltés. D’un point de vue sportif, la performance est moins remarquable avec un temps au dessus des 2h. Faut dire que j’ai pris un lièvre unijambiste (merci Bruno) et ça ne m’a pas aidé.


Ardennes Mega Trail le 23 juin (93 km, 4800D+, 19h03'05)

A la recherche d’une course de 80/100 km fin juin pour me tester en trail, j’entends parler de l’AMT grâce à un trailer rencontré lors d’une sortie du côté de Bouillon, une semaine avant la dite course. Et voilà comment je me retrouve le 23 juin à 5h aux Hautes Rivières dans les ardennes françaises pour le départ de l’Ardennes Méga Trail. Au programme : 93 km et 4800D+. Avec un point culminant à moins de 500 mètres, on enchaîne les montées et les descentes. Peu après le début de la course, je fais la connaissance d’Edouard et Augustin, deux nordistes avec qui je vais partager les chemins. La course se passe sans souci, c’est assez roulant et je termine tranquillement en 19h03 en compagnie d'Augustin, Edouard ayant dû abandonner à cause d’un genou récalcitrant.


Chouffe Trail le 14 juillet (50 km, 1500D+, 6h28'45) 

Pour ne pas rester sur un échec (abandon d'Edouard à l'AMT), je repars sur les chemins en sa compagnie sur le Chouffe Trail le 14 juillet. Une belle sortie du dimanche avec 50 km et 1500 mètres de déniv. La course est assez rapide, un peu trop à mon goût donc je m’assure de ralentir le rythme à chaque passage de rivière en enlevant à chaque fois mes chaussures et chaussettes.


On termine facilement en moins de 6h30 et évidemment, la Chouffe est de rigueur à l’arrivée.

 
Embrunman le 15 août (3,8km natation, 180 km vélo, 42 km course à pied, 15h08'15)

En août, j’ai le gros morceau de la saison : un enchainement Embrunman – Ut4M avec seulement 9 jours de repos entre les 2. Pour l’Embrunman, je ne suis pas trop inquiet. Je suis dans ma zone de confort sur cette épreuve (ce sera mon 4e). Le seul point d’interrogation était le vélo avec un parcours très dur (plus de 3000m de dénivelé) mais quelques sorties dans les Pyrénées du côté du Tourmalet et autre joyeusetés m’ont rassurés sur mon (faible mais suffisant) niveau à vélo. Histoire que ce ne soit quand même pas trop facile, je m’ajoute quelques difficultés les jours d’avant :
  • Sortie de 265 km à vélo 5 jours avant la course
  • Grosse grosse soirée 4 jours avant la course
  • 7 heures de route la veille de la course
  • Dormi dans la voiture
Autant dire que le matin de la course, j’ai déjà un peu mal partout. Cela dit, dès le départ, tout est oublié. Particularité à Embrun : il fait encore nuit quand le départ est donné, super sympa comme ambiance. La natation se passe sans souci, la température est bonne et je termine en 1h23. J’attaque le vélo en pleine forme, le parcours est super sympa avec un gros morceau : l’Izoard, 16 km de montée à presque 7% de moyenne. Pour l’avoir grimpé il y a quelques années avec le frérot, je savais que ça n’avait rien de monstrueux, faut juste aller à son rythme.


J’arrive au sommet avec plus d’une heure d’avance sur la barrière horaire, à partir de là, je sais déjà que c’est gagné. Le retour sur Embrun se fait rapidement malgré le soleil qui tape fort. J'en termine après 8h11'50 sur le vélo mais tout va bien, je me sens frais. Le marathon est constitué d’une boucle de 14 km à parcourir 3 fois. Elle comporte notamment une belle montée au village. Les 2 premières boucles se passent tranquillement mais je ralentis franchement sur la 3e. Gros coup de mou, je marche pas mal mais pas de stress, je sais que je suis large sur les barrières horaires. Je termine le marathon à la tombée de la nuit en 5h15'07 pour un temps total de 15h08'15. Ca reste de loin l'Ironman le plus dur que j'ai fait, à cause du parcours vélo relativement exigeant.


UT4M le 24 août (170 km, 11000 D+, 51h53'54)

Après l'ironmnan, je dois maintenant me reposer et je me force à ne pas ressortir le vélo de la voiture alors que je loge chez mon frère au milieu du col du Sabot, un monstre de 14,5 km à 9% de moyenne. J'ai 9 jours avant l'UT4M et à défaut de courir ou faire du vélo, je vais quand même nager et fais quelques randos, avec notamment un bivouac mémorable au Grand Colon (qui se trouve être sur le parcours de la course).


Le départ de la course a lieu le vendredi à 16h avec obligation d'être de retour le dimanche avant 19h. Au départ, je retrouve mon pote Daniel avec qui j'avais participé à l'Infernale 200 en 2017.

Il est accompagné d'un autre coureur, Jérôme, avec qui nous allons parcourir les chemins. UT4M signifie Ultra Tour des 4 Massifs. Il y a donc 4 massifs à traverser : Vercors, Oisans, Belledonne, et Chartreuse avec pour chaque massif environ 40 km et 2500 mètres de D+. A noter qu'il est possible de faire la course en 4 jours, un massif par jour. La course commence par la montée à Moucherotte avec notamment la montée le long du tremplin olympique des JO d'hiver de 1968. Cette première partie n'est pas très technique et on avance bien.


La nuit ne tarde pas à tomber et on profite d'une vue superbe sur Grenoble.
 

On arrive à la base de vie de Vif vers 1h30 du matin, c'en est fini du Vercors, plus que 3 massifs. Je prends une douche, change de vêterments, m'allonge quelques instants et nous repartons gonflés à bloc à l'assault de l'Oisans. C'est dans cette partie que Jérôme va connaître un gros coup de moins bien, il a du mal à gérer l'absence de sommeil et on le soutient comme on peut. On arrive au ravito de Laffrey en le tirant tant bien que mal.

 
Il se repose quelques instants et repart à bloc. Malheureusement, le coup de mieux est de courte durée et la fin de nuit est très difficile pour lui. Son visage commence à prendre une teinte jaune, signe que son foie fait la gueule. Il doit naturellement se résoudre à abandonner au ravitaillement de La Morte.


C'est là que je retrouve mon frère Thibaud, qui va assurer mon ravitaillement perso sur la course. Pendant que je prends le temps de me ravitailler, Daniel part devant. Je me sens en forme, la 1e nuit s'est bien passée, pas de fatigue ni de bobo. Thibaud m'accompagne sur la 1e moitié de la montée au Pas de La Vache qui culmine à 2350 mètres.

 
 
Dans la descente, je rejoins Daniel et nous continuons tranquillement la descente vers la base vie de Rioupéroux.

 
Dans les derniers kilomètres de descente particulièrement raides, je laisse Daniel prendre de l'avance et veille à ne pas me flinguer les quadriceps en réduisant l'allure. En arrivant au village, je retrouve Thibaud et Daniel qui m'a précédé de quelques minutes. Après 24h de course, nous sommes maintenant à mi-chemin, 2 massifs parcourus, ce qui fait que d'après mes calculs, il doit en rester 2. Encore une fois, on prend le temps de prendre de se doucher, de se changer et se ravitailler copieusement. La stratégie est claire : profiter du jour qui reste pour avancer le plus possible avant de dormir un peu. A la sortie de Rioupéroux, c'est un kilomètre vertical en forêt qui nous attend. J'ai rarement monté quelque chose d'aussi raide pendant aussi longtemps : 2h pour un peu moins de 5 km.
 

Cela dit, on a bien géré notre effort et on a été plus rapide que le temps annoncé sur le roadbook. Au ravito de l'Arselle, on nous annonce du froid et de la pluie sur la montée vers la Croix de Chamrousse et effectivement, plus on approche du sommet, plus ça se rafraichit. On a tout sorti du sac : pantalon, 2e couche, bonnet, buff et gants. La nuit est tombée quand on arrive au ravito de la Croix de Chamrousse. Maintenant, on doit prendre une décision : soit faire un somme ici, soit pousser jusqu'au refuge de la Pra, annoncé à moins de 2h par le roadbook. D'un commun accord, on décide de continuer, on se sent frais et le refuge sera plus confortable que la tente qui se trouve à ce ravito. Quelques coureurs se joignent à nous, dont un à qui je donne ma 2e frontale vu qu'il est en rade de batteries sur ses 2 lampes (c'est toujours ça de moins à porter). Alors qu'on repart, la pluie commence à tomber. Ca ne dure pas plus d'une heure mais ça suffit à détremper le chemin, qui en devient très casse-gueule. On avance à vitesse vraiment réduite, surtout que certains coureurs ne gèrent pas du tout le chemin glissant et qu'il est très compliqué de dépasser sur ce chemin très étroit. A un moment, alors que notre groupe s'arrête pour enlever les vestes de pluie, je continue sans m'arrêter. Je sens que la fatigue est là et que j'ai vraiment envie d'arriver au plus vite au refuge pour dormir quelques minutes. Je suis maintenant tout seul, je regarde régulièrement ma montre, déjà plus 2h, le refuge ne doit plus être loin. A la sortie d'un virage, je finis par apercevoir avec soulagement les lumières du refuge. J'y étais passé quelques jours auparavant en rando et je sais que je vais y être bien pour dormir. Il est minuit, ça fait 32h que la course a commencé et j'ai vraiment besoin de faire une pause … sauf que le roadbook était erroné, il n'y a pas de lit dispo au refuge pour les coureurs, hormis pour ceux qui abandonnent. Là, je dois avouer que ça me met un gros coup au moral. Il y a quand même une bonne nouvelle : à cause de la météo, la montée au Grand Colon est annulée et l'itinéraire de repli consiste à juste descendre au village de Freydières où il devrait y avoir des lits. Le volontaire au refuge m'annonce 5 km jusqu'à ce ravito (plutôt 7.5 en fait, merci pour l'info en bois). Il n'y pas trop à tergiverser, il faut repartir, surtout que je suis complètement frigorifié. C'est de la descente sur un chemin pas trop technique mais plus moyen de courir, je traine péniblement ma carcasse, seul au milieu de la montagne, avec le froid et la nuit pour compagnie. A un moment, un coureur me dépasse en trottinant et dans un éclair de lucidité, je me dis que je dois absolument le suivre, sous peine de perdre beaucoup trop de temps. Je passe en mode automatique, mon univers se réduit à 2 choses : son talon gauche et son talon droit, rien d'autre n'existe. Je chasse de mes pensées l'envie de marcher, de m'arrêter, de dormir, il faut tenir, tenir jusqu'au ravito. Les derniers kilomètres sur le bitume me paraissent très longs (pour y être passé en voiture quelques jours avant, ça avait été beaucoup plus vite bizarrement) mais ça descend et j'arrive à courir, enfin disons trottiner sans m'arrêter. Le ravito se découvre enfin au détour d'un virage. Je demande immédiatement s'il y a des lits disponibles et à mon grand soulagement, je m'entends répondre que oui. Il est 2h du matin, ça fait 34h que la course a commencé et je vais enfin pouvoir dormir un peu.


Sauf que … il fait beaucoup trop froid pour dormir. J'avais déjà froid en arrivant et la couverture que l'on m'a donnée ne suffit pas à me réchauffer. Je claque des doigts, je grelotte, impossible de récupérer dans ces conditions. La bonne nouvelle, c'est que j'ai retrouvé mon pote Daniel qui vient d'arriver. On décide donc de repartir vers la base de vie de Saint Nazaire, où on espère qu'il sera enfin possible de dormir. On doit avaler 14 km, avec environ la moitié de descente et la moitié de plat, ce qui prendra quand même plus de 3h. Cette portion sera sans conteste la plus difficile de la course. A chaque coin d'herbe que j'aperçois, je ne peux m'empêcher de me dire que j'y serais bien pour dormir, même si je sais au fond de moi que ce n'est pas la bonne solution. Heureusement, je suis avec Daniel et on peut s'encourager mutuellement. Sans lui, je pense que j'aurais craqué à ce moment là. Après en avoir terminé avec la descente, on enfile des kilomètres interminables dans une zone industrielle, c'est vraiment très dur mais on s'accroche. Je vais maintenant faire un point technique sur ma stratégie de course. Plutôt que de partir pour 170 km, j'ai découpé la course en 17 étapes qui correspondent à chaque ravitaillement. Je me suis imprimé un pense bête avec l'altitude, la distance, le dénivelé négatif et positif, la barrière horaire et le temps annoncé jusqu'au prochain ravito. Et à chaque fois qu'on passe un ravito, je le raye.


Cet aide-mémoire nous permet de nous rendre compte qu'on est large pour la barrière horaire de Saint Nazaire mais qu'on sera juste pour celle d'après si on ne prend pas 1h de marge. Du coup, on essaye tant bien que mal de relancer. On court à 7/8 km/h, mais on court. A 6h du matin, on croise Thibaud qui est venu à notre rencontre, gros soulagement quand il nous annonce que la base de vie se trouve à 20 minutes.
 

Il nous guide dans le village, où le balisage n'est pas toujours pas facile à suivre et on finit par arriver au gymnase de Saint Nazaire Les Eymes. Cette fois, c'est bon, il fait chaud et il y a des matelas. Après 38h de course, je vais enfin pouvoir dormir un peu. A peine arrivé, je donne mes affaires à mon frère et pars m'effondrer sur le lit qu'il m'a préparé (4 étoiles avec duvet, matelas et oreiller perso).


Pendant que je dors, il remplit mes bidons, mets ma veste à sécher et recharge mon téléphone et ma montre. A ce moment de la course, avoir quelqu'un qui s'occupe de toi et de tout fait une énorme différence. Au bout de 30 minutes, il vient me réveiller et je me sens comme un homme neuf. Direction la douche, puis le petit-dej, le jour s'est levé et on est étonnamment en forme pour attaquer le dernier massif : la Chartreuse. On sait que la prochaine barrière horaire sera décisive: on a devant nous 12 km de montée à faire en moins de 4h, ça devrait passer si on ne s'arrête pas pour cueillir des champignons (en même temps, c'est dégueu les champis). Chacun se cale à son rythme et c'est parti. Petit coup au moral quand un couple de randonneurs bien chargés me rattrape et me double tranquillou. Bonne surprise en haut de la montée principale, le frérot est encore là et nous accompagne jusqu'au ravito suivant. On peut voir le sommet de Chamechaude ... où on ne passera pas (encore un itinéraire de repli suite aux mauvaises conditions climatiques). Je vous l'accorde, ce n'est pas clair sur la photo mais faut vous dire que les premiers sont passés ... un jour avant.

On continue à grimper mais le refuge n'est toujours pas en vue et le temps s'égrène, tic tac ... tic tac. Encore une fois, je demande à mon corps de relancer et il suit. C'est incroyable de se dire qu'après 40h de course, j'ai encore des ressources pour accélérer (ou alors c'est juste que j'ai pas forçé avant ;-).

Daniel commence à halluciner. Non Daniel, ce n'est pas le refuge c'est juste un gros caillou. On s'accroche et le refuge finit par apparaitre. Encore une fois je me fais servir par Thibaud qui va me chercher à manger pendant que je ne fais ... rien. Et oui, le gars sur la photo derrière moi en jean et chemise est un participant.


De là, on sait que c'est gagné, il nous reste une grosse vingtaine de kilomètres avec majoritairement de la descente. Cela dit, même si ça descend, je n'ai plus l'énergie pour courir et je me contente de la marche rapide (qui en soit n'est pas tellement moins rapide que quand je cours ;-) C'est à ce moment qu'apparaissent Gilles et Ophélie. Gilles est un pote d'Aurillac qui habite du côté de Grenoble. Lui et sa copine vont nous accompagner sur la fin de course. 


Pendant quelques kilomètres après le ravito de Bastille, j'ai un gros coup de moins bien, je me traine à l'arrière du groupe, silencieux, arc-bouté sur mes bâtons. Au bout d'un moment, j'analyse la situation de manière objective: je n'ai mal nulle part, certes je suis un peu fatigué mais rien d'insurmontable et je suis sur le point de finir un ultra de 170 km. Conclusion: je devrais plutôt être content. Et comme ça, j'arrive à me remettre dans de meilleures dispositions et je profite des derniers kilomètres. Le mental a vraiment un pouvoir incroyable sur le corps et j'en aurai la confirmation quelques instants plus tard. Alors qu'on est train de courir (soyons honnêtes, disons trottiner) en discutant, un coureur nous double. Il me chambre sur ma "vitesse" et du coup, mon côté primaire réagit aussitôt et on commence à faire la course. Plus de fatigue, plus de jambes lourdes, on court comme des gamins et pour le coup, le mot "courir" est employé à bon escient. On double plein de coureurs et on arrive tellement vite en bas de la côte que Thibaud n'a pas le temps de sortir la GoPro (véridique). On court comme ça environ 2 kilomètres à plus de 15 km/h puis je coupe mon effort pour attendre le groupe et terminer avec Daniel. Juste avant la ligne, on retrouve Jérôme qui a repris une couleur normale et qui nous accompagne jusqu'à la ligne d'arrivée. Plus que quelques mètres et ça y est: après 49 heures 51 minutes (je vous fais don des secondes), 170 kilomètres et 11000 mètres de D+, on passe enfin la ligne d'arrivée tant attendue. 


Honnêtement, je suis quand même content que ça soit terminé. C'était une aventure incroyable dans des paysables splendides avec un pote au top et une équipe (de 1 ;-) logistique aux petits oignons. On quitte l'aire d'arrivée assez rapidement vu que les massages, ce n'était pas pour les derniers visiblement (enfin je dis derniers mais il y a quand même 10 coureurs qui ont fini derrrière nous). On part avec Thibaud se faire un petit burger avant de rentrer chez lui à Vaujany. Il est possible que je me sois assoupi un court instant pendant le trajet ;-)
Petit récap vidéo de la course pour avoir un bon aperçu de la promenade ;-)


Maintenant, je vais essayer de répondre à la question: mais pourquoi faire ça ? Je pense que c'est un mélange de plein de choses: la joie de se prendre une énorme dose de nature et de montagne, le plaisir de partager ça avec un pote, le besoin de sortir de sa zone de confort, voir jusqu'où on peut aller. Nous vivons aujourd'hui dans une societé où l'effort physique n'est plus requis pour survivre (ce qui pose d'ailleurs tout un tas de problèmes de santé public mais c'est un autre sujet) et faire un ultra, c'est retrouver le goût de l'effort physique extrême, c'est partir dans l'inconnu, partir à la découverte de son corps et de ses capacités absolument incroyables. Et puis, c'est aussi l'occasion de se gaver de toutes les crasses possibles sans aucun remords ;-)
Le lendemain, je vais faire un petit tour à la piscine histoire de quand même faire un petit décrassage avant une bonne coupure pendant le mois de septembre. En Octobre, je pars en mission un mois en Centrafrique donc assez peu de sport également et je reprends tranquillement en Novembre.

Olne - Spa - Olne le 25 novembre (69 km, 2500 D+, 9h57'32)

En cette fin de saison, je me fais un grand classique du trail belge Olne - Spa - Olne. Une distance moyenne, pas très technique mais je ne suis pas dans un grand jour, je suis arrivé assez fatigué et je subis la course. Je passe tout juste sous la barre des 10h sans avoir pris un grand plaisir sur cette course. Heureusement, j'ai l'occasion de me rattraper le weekend d'après.

Saintélyon le 2 décembre (81km, 2100 D+, 13h22'38)

Après ce grand classique du calendrier belge, je termine l'année par la Saintélyon, le plus ancien trail de France, un course à part dans le calendrier, en fin d'année où les conditions climatiques sont souvent difficiles. C'est aussi pour l'occasion de recroiser mon ancienne colloc de l'UTC Emilie, qui habite maintenant à Lyon. Comme vous vous en doutez, la Saintélyon part de Saint Etienne pour terminer à Lyon, oui c'était facile. J'ai le plaisir de retrouver un autre Jérôme, du Gers celui-là.


Comme on peut le voir sur la photo, on est chaudement habillé et on part avec la frontale. Et oui, car le départ est toujours donné au milieu de la nuit. Pour rendre la course un peu plus dure, la pluie commence à tomber peu avant le départ et ne s'arrêtera qu'au lever du soleil jour. Avec plus de 7000 concurrents au départ, ça fait une belle trainée lumineuse (vous noterez qu'il y a du monde derrière pour une fois).


Niveau course, la pluie a rendu le chemin très gras et glissant. Ce n'est clairement pas très roulant. Au bout de quelques heures de course, tout le monde est frigorifié et je dois quand même me battre un peu mentalement au ravito du 30e kilomètre pour ne pas jeter l'éponge. Cette édition verra d'ailleurs un nombre record d'abandons. Pour éviter de trop tergiverser (et de choper une pneunomie au passage), je ne m'attarde pas aux ravitos. Il faut continuer à avancer, espérer que la pluie cesse à un moment et qu'on pourra se réchauffer un peu. Ce qui finit par se produire plus de 8h après le départ. Malheureusement, le temps reste couvert et on ne profite pas trop du paysage. La partie de jour restera plus plaisante et je termine en roue libre et en pleine forme (faut dire que j'ai pas trop forcé) cette dernière course de l'année.


Et pour finir, quelques chiffres de l'année 2018:
- Course à pied: 1,276 km, 35,117 D+
- Vélo: 3995 km, 48,626 D+
- Natation: 70 km, 0 D+
- Autres (volley et escalade principalement, rando, padel, football, badminton, ski, squash): 216h pour 137 séances
- Totaux: 608h pour 355 séances (même pas une séance par jour ...)

Vivement 2019 pour prendre autant de plaisir sur les chemins !!!