lundi 28 mai 2012

Canada : West Coast Trail


Après un court passage d'une journée à Hong Kong, j'arrive à San Francisco où je retrouve JB pour 15 jours de glande et de bonne bouffe. J'attaque ensuite ma remontée vers le nord. Après avoir bien cru que j'allais rater mon avion, j'arrive finalement à Vancouver où je retrouve Nathalie que j'avais rencontrée au Brésil quelques mois plus tôt. Je passe 2 jours en ville le temps de faire mes emplettes pour le West Coast Trail, une randonnée de 6 jours en autonomie complète le long de la côte ouest de Vancouver Island.
Après une traversée en ferry pour aller sur Vancouver Island et 6 heures de bus, j'arrive à Pacheena Bay, point de départ nord du trek. Séance d'information obligatoire donnée par un guide du parc avant de pouvoir se lancer sur les chemins, c'est bon, je sais comment réagir en cas d'attaque de loup, de cougar ou d'ours. A titre informatif, je vous mets la liste des endroits où des animaux dangeureux ont été aperçus peu avant notre départ.


Je me mets en route en compagnie de Jonathan, un canadien et David, un français. Pour l'instant, le chemin passe au milieu de la forêt. Au début, j'essaye d'éviter les flaques de boue mais je me résigne vite. Il fait super beau mais le chemin est détrempé. J'ai hâte de voir ce que ça va donner quand il va pleuvoir.
Petite pause en bord de mer en compagnie des lions de mer.


Vers 6h nous arrivons au campement situé en bord de mer. Premier montage de ma tente toute neuve, c'est bon, j'ai tous les morceaux.


Il est temps maintenant de cuisiner, je vais pouvoir essayer mon réchaud tout neuf lui aussi. Pas de souci là non plus.
Après une bonne nuit de repos, départ aux aurores aux environs de midi. Beaucoup de brume aujourd'hui mais pas de pluie. Une des particularités de ce trek, les échelles pour gagner rapidement de l'altitude sans avoir trop d'impacts sur la forêt.


Un autre point assez original est la gestion des marées. En effet, comme une grosse partie du trek se fait sur la côte, il faut tenir compte de l'horaire des marées sous peine de se retrouver bloqué. Première traversée à gué d'une rivière, j'ai la flemme d'enlever mes chaussures. Tant pis j'aurai les pieds mouillés. Et quand il y a vraiment trop d'eau, voilà comment on traverse.


Un raton laveur se cache dans cette photo, saurez-vous le trouver ?


Plus difficile, un aigle se cache sur cette photo.


Vers 19h, nous arrivons au campement, coincé entre la mer et une falaise, avec en prime une jolie cascade.


Départ le lendemain à 10h. Beaucoup de plage au programme aujourd'hui. Coup de bol, on arrive à un passage infranchissable mais comme on est pile poil à marée basse et que le coefficient est bas, ça passe tout juste. On doit passer dans une grotte pour rejoindre une petite plage, puis une autre grotte pour pouvoir continuer.


Un peu plus loin, nous arrivons à une grosse riviere, traversée en bateau obligatoire. Après les échelles, la montée en rappel, pas très haut (pas très long, environ 5 mètres mais bien fun).
On arrive tranquillement au camp en fin de journée.


Une autre particularité de ce trail, c'est la gestion de la nourriture. En effet, les ours ont l'odorat très développé et il faut donc faire attention à ne pas stocker de nourriture dans la tente et la garder hors de portée de ces prédateurs. Pour cela deux solutions: utiliser les cages anti-ours mises à disposition aux campements ou suspendre la nourriture dans un arbre (pas aussi facile que ça en à l'air).


Le lendemain, beaucoup de plage au programme. Après une heure de marche, nous arrivons chez Monique, un "restaurant" avec un seul plat au menu: le hamburger. Qu'est-ce que vous prendrez ? Laissez-moi réfléchir une seconde ... ben je vais prendre un hamburger tiens. Après 3 jours de nouilles et plats déshydratés, ça fait plaisir. Après cette pause bien sympatique, nous repartons le long de la plage où la progression n'est pas très facile dans le sable.
Nous croisons des formations rocheuses assez originales.


A la recherche d'un endroit pour camper un peu éloigné du campement, David trouve un endroit très sympa à un petit détail près, de belles empreintes d'ours toutes fraîches. Finalement, le campement, ça n'avait pas l'air mal. Comme d'habitude, nous plantons la tente en bord de mer.


Aujourd'hui, nouveau record avec un départ à 13h10, il n'y a pas à dire, on n'est pas du matin mais comme les étapes ne sont pas très longues, ça n'a pas trop d'importance. Quasiment que de la forêt aujourd'hui, beaucoup de boue, des passages techniques avec des arbres en travers, des échelles.





Sans les mains.


Elle n'est pas zolie ma tente ?


Aujourd'hui, à cause de la marée, nous devons partir tôt. Réveil à 6h30 pour un départ à 9h (le temps de se maquiller et tout et tout). Pour la première fois, une pluie fine nous accompagne. Il faut dire que depuis le début, nous avons été très chanceux de ce côté là. A cause de la pluie, il faut redoubler de précaution, le chemin étant très glissant.


Après un passage dans la forêt, nous sommes de retour sur le bord de mer.


Nous croisons quelques grottes en chemin.



La deuxième partie sur la plage est plus technique.


Vers 13h, nous arrivons au campement. Nous pourrions terminer aujourd'hui (plus que 3h de marche) mais nous décidons de rester pour la nuit.


Nous passons l'après-midi et la soirée autour du feu, bien protégés de la pluie par les arbres.


Nous terminons tranquillement le lendemain les 6 derniers kilomètres dans la forêt. Encore quelques échelles et un peu de dénivellé mais rien de très difficile.


Après ces 6 jours (5 nuits) de rando, il est temps de se faire plaisir avec un bon petit hamburger.


Nous partons ensuite au pub boire une bière et jouer au billard. Ca fait du bien ce retour à la civilisation mais malheureusement, en fin de soirée, nous devons repartir pour 4 km de marche sous la pluie pour aller camper sur la plage. Autant dire qu'après la douce chaleur du bar, repartir a été un peu difficile.
Grosse pluie le lendemain. Je décide de rentrer en stop à Victoria d'où je prendrais le ferry pour Vancouver. Après 15 minutes d'attente, une seule voiture passe et pas dans le bon sens. Je sens qu'il va falloir être patient. Après 20 minutes environ, 1e voiture dans le bon sens, elle s'arrête et me dépose 2h plus tard devant mon auberge de jeunesse, pas si difficile finalement.
Au final, une randonnée très sympa. Une alternance de forêt et de mer, des passages assez techniques, des beaux paysages et un grand isolement (pas de route ou village en 6 jours). Etant bien préparé, bien équipé et ayant une certaine expérience, je n'ai pas eu de soucis mais ce n'est clairement une randonnée pour débutants, ne serait-ce qu'à cause du poids conséquent du sac à dos (6 jours de bouffe, ça pèse, sans compter tout le matériel de camping).