lundi 5 novembre 2012

La grande course des Templiers

Après ce long voyage autour du monde, il est temps de se remettre au sport. Histoire de faire un peu de compet' avec les potes, j'étais déjà allé à Vichy en août pour faire un demi-Ironman (à la base, ça devait être un Ironman mais la chaleur a changé la donne) et j'avais pu voir que je n'avais pas complètement perdu la forme. Cette fois, direction Millau pour retrouver Yann, un pote de l'UTC avec qui je me suis inscrit à la grande course des Templiers, un trail de 72 kilomètres et 3200 mètres de dénivelé positif.
Réveil à 3h30 du matin (tant pis pour la grasse mat' du dimanche) pour prendre le petit dej.



A la sortie de la maison à 4h du mat, un vent glacial nous accueille. Retour à la maison pour Yann qui va prendre ses affaires d'hiver. Effectivement, ça caille sévère, il y a du givre sur le pare-brise, ça commence fort.
Arrivée à Millau à 5h pour un départ à 5h15. Petite photo avant le départ.


5h15, musique d'Era à fond, fumigènes rouges, frontales allumées, c'est parti pour 2238 coureurs.



Le premier mettra 6h10 pour boucler l'épreuve et le dernier (2006e) un peu plus, en 15h27. Mon objectif est de me faire plaisir sur la course, profiter et ne pas terminer sur les genous. Après 2 kilomètres, on attaque la première montée vers le causse. Ambiance magique avec la lumière de plus de 2000 frontales dans la montagne. Au pied de la montée, on peut voir que les premiers sont déjà loin tout en haut.



Au bout d'une heure, retour au plat avec la traversée du causse, on peut se remettre à courir et se réchauffer un peu. Je me rends compte que ma frontale est un peu faiblarde (note pour moi-même, la prochaine fois, penser à recharger toutes les piles de la lampe et pas juste deux). Il fait tellement froid que l'eau a gelé dans les pailles de mes bidons. Le jour se lève doucement et les frontales s'éteignent. Les jambes tournent bien, la première descente sur Peyreleau arrive rapidement. Si les deux premières heures de course se sont courues sur une piste bien large, la descente se fait sur un single track (chemin juste assez large pour une personne) mignon tout plein, on aura ce type de chemin quasiment jusqu'à la fin.



J'arrive au premier ravitaillement en 2h45 (22 km). Une pâte de fruit, un peu d'eau et je repars aussi sec.



Je profite de la 2e montée vers le causse pour déguster mes deux premiers sandwichs viande des grisons/beaufort, un régal. J'avance à mon petit rythme et je me sens bien. Le ravitaillement de Saint André de Vézines arrive rapidement (4h25 de course, 34 km), pause un peu plus longue cette fois. La bonne soupe chaude passe très très bien. L'équipe d'assistance de Yann est déjà partie, c'est bon signe, ça veut dire que sa course se passe bien et qu'il trace. La suite du parcours est magnifique. Autant il n'y avait pas grand chose à voir au début, autant là on se régale. 



On croises des formations rocheuses tout à fait étonnantes.



On y passe même au milieu.



C'est zoli tout plein non ? Vous avez remarqué que juste pour vous, je suis obligé de faire de nombreuses pauses pour prendre des photos ce qui tue complètement ma moyenne.




Bon pour celle-là, j'avoue que je ne me suis pas arrêté.


Coup de bol, le ciel se dégage et le soleil nous tiendra compagnie jusqu'à l'arrivée (ou presque, faut dire qu'en général, la nuit, il n'y pas beaucoup de soleil). Après un long passage sur le causse, j'attaque la descente vers un petit patelin (La Roque Sainte Marguerite de son petit nom) avant la remontée bien raide qui mène au ravitaillement de Pierrefiche (6h55 de course, 48,5 km). J'en profite pour enlever le caillou que j'ai dans la chaussure droite depuis une bonne dizaine de kilomètres. Bon, comme il faut courir un peu entre les pauses, je repars sans trop m'attarder.  Bonne nouvelle, Millau apparait à la sortie d'un virage. Mauvaise nouvelle, il y a encore un bon bout de chemin et on peut voir la dernière montée qui nous attend. Nouvelle pause photo.


3 mètres plus loin, pause vidéo. Pour l'instant tout va bien je ne sens pas du tout la fatigue (ça ne durera pas) et je n'ai aucune douleur (mis à part mon caillou dans la chaussure qui est en fait une ampoule sous la plante du pied).



Les deux heures suivantes sont un peu plus difficiles, je commence à manquer de jus. Je ne cours plus sur le plat et en descente, c'est pas foufou non plus même si je continue à courir. Je m'octroie une bonne pause au pied de l'avant dernière montée, je termine le dernier de mes 6 sandwichs et tous les gels que j'ai pour les 4 km de montée qui m'attendent jusqu'au dernier ravito. Une mention spéciale aux spectateurs qui ne sont pas avares en encouragements. Je me mets ma playlist motivation, préparée pour les moments difficiles (merci Walter pour tes écouteurs).



La montée se passe plus vite que prévu et j'arrive en 1h au ravito de la ferme du Cade au bout de 10h44 de course (64,5 km). Je me pose au coin du feu et c'est franchement difficile de quitter la chaleur du foyer pour retourner dans le froid dehors. Cela dit, la pause m'a fait du bien et je repars à fond les ballons. 
Vous noterez mes propos quelque peu incohérent, la fatigue faisant des ravages.



Je fais la descente pleine balle, j'ai l'impression d'avoir retrouvé mes jambes. Grâce à Yann qui m'avait briefé sur le parcours, je sais qu'il reste une dernière montée avant la descente finale sur Millau. Un grand classique de la montagne, alors qu'on pensait être arrivé au sommet, on se rend compte qu'il y a encore un bon bout de grimpette, bien raide qui plus est. Le soleil se couche derrière le viaduc, faut pas trainer si je veux arriver avant la nuit. Cette dernière montée a raison de mon regain de forme et j'attaque la descente en marchant, je suis vraiment cuit. Allez Sylvain, faudrait voir à courir là ... ah non, ça descend pas assez ... ah non, ça descend trop ... ah non, ya trop de cailloux, enfin vous voyez le topo. Dernier passage très sympa avant l'arrivée, la grotte du hibou que l'on traverse (au pas de course bien entendu). J'en profite pour faire une pause.



Cette fois, ça sent vraiment la fin, je peux voir l'aire d'arrivée. Un volontaire m'annonce qu'il reste 2 kilomètres et que je devrais y être dans 20 minutes (pour ceux qui ne suivent pas, ça fait du 6 km/h), ça se voit tant que ça je suis cuit ? J'arrive finalement juste avant la tombée de la nuit. Mes parents, Yann, Aurore et sa famille sont là pour m'encourager. L'adrénaline me fait oublier la fatigue et je termine au pas de course (pour de vrai cette fois) et franchis la ligne d'arrivée au bout de 12h49 de course.


Félicitaitons à Yann qui termine en 10h49 avec une cheville en vrac. Et dire qu'il voulait qu'on court ensemble, je l'ai échappé belle. 
Ils ont des belles têtes de vainqueurs.


Au final, une super course pour laquelle j'avais fait une préparation assez légère. Je suis content d'avoir profité des paysages absolument magnifiques et d'avoir fini en relativement bonne condition. Le retour le lendemain sur Bruxelles (9h de route quand même) est passé tout seul, avec aucun moment de fatigue et j'ai pu aller recourir 10 km le surlendemain avec Walter. Tout ça est donc très positif pour viser des distances plus longues avec une véritable préparation (UTMB en 2014 ?).